2007

Environnement

Météorologie

Université Toulouse III Paul Sabatier (UPS) - Observatoire Midi-Pyrénées (OMP)

Laboratoire d'aérologie

Toulouse

Midi-Pyrénées

Un orage,  c'est un phénomène atmosphérique qui produit des éclairs et du tonnerre. On l'appelle orage dès qu'il y a des phénomènes électriques : visibles et audibles. Il se développe lorsqu'il y a des mouvements ascendants dans l'atmosphère suffisamment importants pour que de l'air humide monte dans l'atmosphère. La vapeur d'eau que contient cette terre se condense sous forme de petites de gouttelettes, qui constituent le nuage. La bulle ascendante continue son ascension, et si elle monte suffisamment haut pour aller dans des zones très froides de la troposphère (troposphère c'est la basse atmosphère), ces gouttes d'eau se congèlent, ou bien, carrément, la vapeur d'eau se transforme en eau solide, c'est-à-dire en glace. Et c'est lorsque les cristaux de glace se forment que l'électrisation commence. On sait maintenant que la plus grande partie de l'électrisation du nuage est produite par des chocs entre les particules glacées qui rebondissent les unes avec les autres. Si vous avez des particules glacées initialement neutres qui rentrent en contact et puis qui se séparent - évidemment si elles restent collées les unes aux autres il ne se passe rien -  mais si elles rebondissent, eh bien après le choc, une particule sera chargée positivement et une haute sera chargée négativement. Autrement dit l'une aura gagné des électrons et l'autre en aura perdu. Cette charge électrique, en fait, elle est séparée en fonction de la taille des particules qui rentrent en contact. Et en général, c'est d'autant plus efficace lorsque ce sont de grosses particules qui tombent et qui entrent en contact avec de petites particules qui rebondissent. Mais comme les grosses tombent plus vite que les petites, il y a une séparation géographique de la charge électrique à l'intérieur du nuage et donc il se crée ce que l'on appelle des pôles électriques, des pôles positifs et des pôles négatifs. Et lorsque ce champ électrique atteint ou dépasse un certain seuil, lié à des conditions un peu compliquées, peut se produire un éclair.

Extrait du "Parcours de chercheurs" de Serge Chauzy, professeur émérite de l'Université Paul Sabatier. Professeur émérite de l'Université Paul Sabatier et ancien directeur adjoint du Laboratoire d'aérologie de l'Observatoire Midi-Pyrénées, Serge Chauzy a étudié les phénomènes liés à l'électrisation des nuages d'orage grâce, notamment, à de nombreuses campagnes de terrain en France, en Afrique et aux Etats-Unis. Le groupe de recherche auquel il appartient mène actuellement, dans le cadre d'un projet européen, une étude des " sprites ", " jets " et "elves" : des décharges électriques récemment découvertes qui se produisent entre les sommets des orages et l'ionosphère. Soucieux de transmettre tout le savoir qu'il a accumulé pendant sa carrière, il est membre de l'association " Les étoiles brillent pour tous " qui organisent des conférences scientifiques dans les lieux fermés comme les hôpitaux, les maisons de retraite ou les prisons. Par ailleurs, en tant que mélomane averti, il participe avec le service Culture de l'Université Paul Sabatier à la présentation auprès des étudiants des productions musicales et lyriques du Théâtre et de l'Orchestre du Capitole de Toulouse.