Fermer l'aperçu
39/64

VOYAGE DANS LE TEMPS - MétéorologieCollection Météo France

Le risque des études in situ en météorologie - Vidéo
Période d'utilisation:
2007


Domaine:
Environnement

Sous-domaine:
Météorologie

Organisme:
Université Toulouse III Paul Sabatier (UPS) - Observatoire Midi-Pyrénées (OMP)

Laboratoire:
Laboratoire d'aérologie

Ville:
Toulouse

Région:
Midi-Pyrénées


Description:

Pendant les expériences de terrain, on est quelquefois amené à se confronter à des situations un peu dangereuses. On essaie de réunir toutes les conditions de sécurité possibles. Mais quelquefois, malgré soi, on se trouve dans des situations parfois difficiles. J'étais avec un collègue technicien et il y a une accalmie dans l'orage. Nous avions des sondes qui étaient suspendues à des câbles horizontaux, des câbles isolants bien entendu. Et il fallait changer de sonde car les batteries étaient à plat. Et donc, avec le collègue, nous avons descendu la sonde comme l'on descend un drapeau. Et moi j'étais accroupi pour changer la sonde et mon collègue tenait le câble qui était relié à une poulie située plus haut. Et puis tout d'un coup j'ai entendu un sifflement très caractéristique. Et mon collègue s'est exclamé en disant : " mais qu'est-ce qui se passe ? ". Et puis alors j'ai levé la tête et j'ai vu le collègue qui avait sa main qui tenait le câble, et il avait le doigt dressé et au bout du doigt, il avait une belle flamme bleue qui était, en fait, un effet corona ou ce que les Grecs appelaient le feu Saint-Elme, qui se produit quelquefois au sommet des mâts des bateaux qui sont pris sous un orage. Et là, le mât du bateau, c'était le doigt de mon collègue ! Il y avait une belle flamme bleue. Ça signifie quoi ? Ça signifie que l'air était ionisé par le fait que son doigt renforçait le champ électrique ambiant. Et donc le champ électrique ambiant était très élevé. Et donc il y avait des risques très importants. Et lui s'amusait car il n'était pas complètement conscient du phénomène. Quand il repliait le doigt la flamme s'éteignait, et quand il le redressait la flamme se rallumait : c'était très amusant ! Mais quand même je l'ai convaincu qu'il fallait se presser et que, peut-être, les conditions n'étaient pas celles qui convenaient à un petit spectacle lumineux comme celui-là. Donc on s'est dépêché de terminer ce qu'il y avait à faire et puis de rentrer se mettre à l'abri. Et rien ne s'est passé. Il n'y a pas eu d'éclairs violents, ni rien, mais les conditions étaient réunies pour que ça se produise ; donc, là, on était peut-être en danger.


Utilisation:
Extrait du "Parcours de chercheurs" de Serge Chauzy, professeur émérite de l'Université Paul Sabatier. Professeur émérite de l'Université Paul Sabatier et ancien directeur adjoint du Laboratoire d'aérologie de l'Observatoire Midi-Pyrénées, Serge Chauzy a étudié les phénomènes liés à l'électrisation des nuages d'orage grâce, notamment, à de nombreuses campagnes de terrain en France, en Afrique et aux Etats-Unis. Le groupe de recherche auquel il appartient mène actuellement, dans le cadre d'un projet européen, une étude des " sprites ", " jets " et "elves" : des décharges électriques récemment découvertes qui se produisent entre les sommets des orages et l'ionosphère. Soucieux de transmettre tout le savoir qu'il a accumulé pendant sa carrière, il est membre de l'association " Les étoiles brillent pour tous " qui organisent des conférences scientifiques dans les lieux fermés comme les hôpitaux, les maisons de retraite ou les prisons. Par ailleurs, en tant que mélomane averti, il participe avec le service Culture de l'Université Paul Sabatier à la présentation auprès des étudiants des productions musicales et lyriques du Théâtre et de l'Orchestre du Capitole de Toulouse.


Image instrument